Avec Yonda, neunzig°design a transformé l’archétype d’une chaise à coque polyvalente en une gamme de chaises orientée vers l’avenir. Non seulement le matériau répond aux normes écologiques, mais l’idée d’une chaise que l’on utilise le plus longtemps possible et que l’on apprécie particulièrement, fait de Yonda un objet durable.
Dans le Wilkhahn Design Talk, Barbara Funck et Rainer Weckenmann de neunzig°design nous expliquent ce qui fait la particularité de la conception de la nouvelle gamme de chaises à coque, pourquoi l’amour du détail a été si important lors du développement et comment Yonda, en tant que chaise polyvalente, incarne le principe de Wilkhahn « Less is more ».
Quelle est la particularité de la nouvelle gamme de chaises à coque Yonda que vous avez développée pour Wilkhahn ? Et : Le développement durable est une notion très vaste qui ne se résume pas à l’utilisation des matériaux. Quels sont les critères importants pour vous dans le développement de produits durables ?
RW : Pour nous, la tâche la plus importante dans chaque projet est la suivante : réussir à faire naître des émotions. Pour Yonda, il était important pour nous de créer un esprit « boudoir » – la chaise Yonda doit être enthousiasmante, sexy et désirable. La durabilité doit être attrayante pour s’imposer avec un nouvel objet.
Et qu’est-ce qui, selon vous, rend la durabilité attrayante dans le design des produits – comment procédez-vous ?
BF : De notre point de vue, la durabilité implique de ne pas faire de distinction entre la raison et le plaisir. Le renoncement n’est pas une option – la raison doit s’accompagner de plaisir ! Nous devons comprendre que la durabilité représente une valeur ajoutée qui améliore notre qualité de vie. C’est la raison pour laquelle nous avons conçu Yonda comme une chaise confortable, mais également esthétique, capable de durer au-delà des tendances éphémères.
RW : Un des piliers du design durable consiste à faire plus avec moins. C’est le cas avec la chaise à coque Yonda qui réunit toutes les fonctions. L’assise, le dossier et les accoudoirs forment une unité. Tout est lié, même le design et la durabilité ! À cela s’ajoute la variété de piètements. Une seule forme de coque permet ainsi de créer quatre types de chaises différents.
OK, voilà un vrai coup maître – et comment avez-vous concrètement abordé les exigences élevées en matière d’ergonomie et de durabilité pour la coque ?
RW : Nous avons tâtonné, créé de nombreux croquis et petites maquettes, et travaillé minutieusement sur la forme. Un tel processus implique beaucoup d’ajustements. Nous avons atteint un grand confort d’assise en adaptant la forme de la coque au dos comme une seconde peau. La douce courbure de la coque soutient le dos – une qualité ergonomique que l’on trouve rarement sur d’autres chaises à coque. Ce souci du détail ne se voit pas seulement, il se ressent dès que l’on y prend place.
BF : Le matériau et la construction de la coque d’assise répondent en outre aux normes d’une économie circulaire écologique. La coque est composée de plastique recyclé et d’un matériau de remplissage en petites fibres de bois, issu de déchets de scierie. C’est intéressant du point de vue écologique, mais aussi sur le plan esthétique. Les fibres de bois plus grosses restent visibles dans le matériau et influencent la teinte : le noir n’est pas un noir profond, le rouge n’est pas un rouge vif. Les couleurs sont adoucies. Les fibres de bois créent un effet naturel et velouté qui reflète en surface les qualités intrinsèques.
Nous vivons dans une société du tout jetable, où l’on consomme vite et beaucoup. Dans ce contexte, comment concevoir un nouveau produit tout en luttant contre la culture du gaspillage ?
BF : Personnellement, j’estime que la longévité est la condition déterminante pour concevoir des produits durables. La longévité est au moins aussi importante que l’utilisation de matériaux et de processus écologiques. On ne se débarrasse pas facilement d’un objet auquel nous sommes attachés émotionnellement et qui nous est utile durablement. Dans le meilleur des cas, il est transmis à la génération suivante. C’est cela la véritable longévité, celle que nous souhaitons pour Yonda. Si, en plus, les matériaux participent à l’économie circulaire, c’est encore mieux !
Dernière question : Le principe de longévité s’applique-t-il aussi à la collaboration avec Wilkhahn ou reste-t-il limité à un projet ?
RW : Pour nous, ce serait bien sûr formidable de pouvoir continuer à travailler avec Wilkhahn. Jusqu’à présent, les réactions à la chaise Yonda sont très positives, nous avons donc bon espoir. Et nous avons encore quelques idées en réserve, dont vous pourrez vous réjouir si cela se concrétise !
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