Jörg Hoffmann, en poste chez Wilkhahn depuis 2008, a étudié les sciences de l’environnement au sein des universités de Lunebourg et de Varsovie. En tant que responsable de la qualité et du développement durable, il est chargé de développer la gestion de la qualité conformément à la norme ISO 9001 et la gestion environnementale conformément à l’EMAS, à la norme ISO 14001 et aux directives du Forest Stewardship Council (FSC). En 2018, Jörg Hoffmann a reçu le prix de l’environnement de B.A.U.M. e.V. pour son engagement exemplaire en matière de protection de l’environnement et de développement durable.
Monsieur Hoffmann, vous êtes responsable du développement durable chez Wilkhahn. Assumer la responsabilité de l’environnement est l’une des missions explicitement endossée par l’entreprise, au moins depuis la décision du Conseil consultatif de l’écologie en 1989. En 2002, le système de gestion environnementale de Wilkhahn est certifié conforme au système européen de management et d’audit (EMAS). De nombreuses années se sont écoulées depuis, et les exigences et les besoins ont bien entendu également évolué. Quelles sont les thématiques qui vous occupent actuellement ?
Nous avons déjà beaucoup progressé dans l’amélioration de l’efficacité énergétique et dans la réduction de l’utilisation de solvants ici, au siège de Bad Münder. Et avec une part de 50 % d’énergies renouvelables sur la consommation totale, la diminution des émissions de CO2 a elle aussi fait des progrès remarquables. Dans les années à venir, nous voulons réduire davantage la consommation d’énergie et encore augmenter la part des énergies renouvelables, ce qui permettra de diminuer encore considérablement les émissions de dioxyde de carbone. Notre objectif est que d’ici 2022, deux kilowattheures sur trois dont nous avons besoin ici soient produits par des sources d’énergie verte. C’est la raison pour laquelle nous continuons naturellement à nous pencher sur les questions d’efficacité énergétique dans nos installations et donc sur les nouvelles technologies qui peuvent nous aider à y parvenir, par exemple en investissant davantage dans l’éclairage à LED.
Au regard de la diversité et de l’internationalisation croissante de notre structure de fournisseurs, je considère également comme une tâche essentielle l’assurance de chaînes d’approvisionnement durables. Les audits environnementaux et sociaux constituent un élément capital à cet égard. Et la livraison des pièces de la manière la plus écologique possible devient de plus en plus importante. Au cours des deux dernières années, nous avons déjà réduit de manière très significative les émissions et les déchets liés au transport, avec plus de 6000 caisses de transport consignées. Nous souhaitons poursuivre dans cette voie !
L’harmonisation des objectifs écologiques, économiques et sociaux est une tâche complexe qui implique forcément des conflits d’intérêts. De quelle manière organisez-vous le processus de formulation d’objectifs concrets qui promettent une réelle contribution au développement durable et, surtout, qui sont réalisables ?
Heureusement, il existe toute une série de mesures dont la mise en œuvre offre des avantages tant économiques qu’écologiques et sociaux. Après tout, chaque kilowattheure d’énergie non consommé permet non seulement de réduire les émissions, mais aussi de contribuer concrètement à la diminution des coûts. Et ces économies peuvent à leur tour être investies dans des améliorations durables pour les collaborateurs et l’environnement. Chez Wilkhahn, les idées sont principalement évaluées en termes de contenu. Bien que les aspects financiers soient également importants, une bonne idée ne sera pas rejetée parce qu’elle ne « rapportera » qu’après plusieurs années.
Nous développons continuellement des idées concrètes pour notre « Programme d’action pour le développement durable » pour chaque unité de l’entreprise. Ensuite, en concertation avec les collaborateurs responsables des unités et la Direction, des mesures clés sont définies et budgétisées. Ce processus de communication et de prise de décision est un facteur de succès essentiel pour déterminer quels objectifs environnementaux et sociaux sont importants et pour mettre en évidence les synergies possibles.
Mais en effet, le développement durable a bien évidemment un prix et influence également le coût du mobilier de bureau. Selon mon expérience, cependant, il existe un lien étroit entre la qualité des pièces et la manière dont les entreprises gèrent les collaborateurs et les normes environnementales. Nos exigences strictes en matière de qualité nous permettent probablement de produire plus facilement des meubles qui sont également exemplaires d’un point de vue écologique et social …
Quels sont les défis à venir ? Et comment s’y prépare Wilkhahn ?
Nous continuerons à travailler concrètement sur les thématiques de l’énergie, ainsi que sur l’assurance de chaînes d’approvisionnement durables et la conception de transports respectueux de l’environnement. Elles continueront à influencer nos émissions, ainsi que d’autres aspects économiques, sociaux et écologiques.
En outre, je considère que les matériaux innovants et économes en ressources que nous utilisons pour nos produits constituent une opportunité pour nous de réduire notre « empreinte écologique » même si nos ventes augmentent. À cet égard, la gestion du design et le développement de produits apportent des contributions intéressantes quant à la manière dont nous pouvons créer de réelles opportunités de marché avec des matériaux particulièrement respectueux de l’environnement et en même temps innovants. Citons par exemple la gamme Foldscreen, qui se compose principalement de matériaux recyclés, ou encore la chaise pivotante AT Mesh avec sa résille en plastique recyclé, qui a reçu la certification Blauer Engel. Grâce aux principes « éprouvés » de durabilité et de facilité de réparation, ces innovations garantissent des produits Wilkhahn toujours exemplaires en termes de consommation de ressources. La demande en meubles équitables et respectueux de l’environnement augmente, ce qui nous aidera à nous améliorer encore à cet égard.
Au cours de l’automne dernier, l’ « ancien » rapport de Wilkhahn sur le développement durable (2017 – 2019) a été récompensé par un jury d’architectes qui lui a décerné le titre « Architect´s Darling ». En-dehors du programme environnemental actuel, quelles sont les nouveautés du rapport sur le développement durable 2020 – 2022 ?
Outre la récompense susmentionnée, le rapport 2017 a également obtenu une bonne place dans le dernier classement des rapports sur le développement durable, qui est réalisé conjointement par future e.V. et l’Institut für ökologische Wirtschaftsforschung (iöw) depuis de nombreuses années sur une base scientifique solide. Nous avons donc conservé dans la révision les contenus et les structures qui ont démontré leur intérêt. Nous avons mis à jour tous les textes, les avons compressés pour une lecture rapide et avons intégré davantage d’images. La présentation synoptique de l’histoire de l’entreprise a également été actualisée. La brochure imprimée présente un aperçu complet des 113 ans d’histoire de Wilkhahn sur quatre pages dépliantes.
Et bien sûr, le « Programme d’action pour le développement durable », ainsi que les objectifs et indicateurs associés ont été mis à jour et les représentations graphiques ont été encore améliorées. Dans l’ensemble, la brochure donne ainsi un aperçu complet des raisons pour lesquelles les meubles de bureau Wilkhahn sont conçus, produits et distribués, la façon dont ils le sont et l’impact qu’ils ont sur les individus et l’environnement. Pour tous ceux qui s’y intéressent, les informations contenues dans notre rapport sont bien plus étoffées que dans de nombreux rapports annuels. Jetez-y un coup d’œil, vous ne serez pas décu·e·s !